lundi 15 décembre 2008

Epilogue

J’en braque un, puis un autre: je jongle d’élève en élève pour maintenir l’attention. Mais au bout d’un moment, il semblerait que la présence de l’arme s’estompe d’elle-même: ils sont captivés par le cours, le Beretta vient d’effectuer un tour de magie auquel je ne m’attendais pas!
Ils écoutent, ils notent, ils s’intéressent. Je les autorise à poser des questions, ils en trouvent des pertinentes. A peu de choses près on dirait un cours normal. Je pose l'arme sur mon bureau, je n'en ai plus besoin.
De toute façon je n’avais qu’une balle dans le chargeur, juste une balle pour les impressionner, j’en soupçonnais l’impact!

Tout rêve a une fin. On tape à la porte.

- Françoise, on a entendu un coup de feu! – je reconnais la voix du CPE-
- Je sais! C’est moi qui l’ai donné!!!
- Ecoute Françoise, je suis avec la police. Ils disent que si tu te rends sans avoir blessé qui que ce soit tu bénéficieras de la clémence du juge!
- Je n’ai plus de balles, je veux juste finir mon cours!!!

Le CPE et les flics n’en ont rien à foutre. Ils entrent en furie dans ma classe, trois gaillards m’immobilisent comme si j’étais une meurtrière, avant de me menotter. Je me laisse faire, les élèves ne bronchent pas. Ils semblent même un peu déçus que le cours prenne fin de cette manière, je les sens presque prêts à me soutenir. Seul Maxime ose une remarque:

- Vous auriez pu la laisser finir quand même, c’était vachement intéressant ce qu’elle racontait!!!