lundi 1 septembre 2008

premier chapitre

Ca y est. C’est aujourd’hui le grand jour, c’est décidé.

J’ai l’arme depuis deux mois. Le neuf millimètre que m’a vendu Niels. Il est gentil Niels : il m’a crue sans problème quand je lui ai dit que c’était pour ma légitime défense, que j’avais peur, toute seule, dans ce grand appartement, que j’étais une personne responsable. Il n’avait pas besoin de beaucoup d’arguments Niels, il a du refiler des armes à des personnes autrement plus irresponsables que moi… C’est l’avantage quand les gens vous considèrent comme quelqu’un de responsable et de respectable : ils vous donnent un flingue comme un bon dieu sans confession.

Je suis responsable. Je suis respectable. Ma fonction fait de moi quelqu’un de respectable. Et pourtant…Je ne vais pas tarder à perdre toute respectabilité.

Deux mois que ce canon repose dans le tiroir de ma table de nuit.

Je savais depuis le début la véritable destinée de cette arme. Légitime défense ? Oui, c’est à peu près ça…

- Pour le charger, rien de plus simple, tu vois… tu enlèves le cran de sûreté et après, c’est ton doigt qui fait tout. Tiens le bien fermement… Mmmmhhh… tu t’en sors bien. On dirait que t’as fait ça toute ta vie !!! J’ai de la coke aussi si tu veux…

- Non merci Niels, ça ira !

Merci pour tout Niels, au revoir.

Et maintenant il dort.

Lové dans le tiroir de ma table de nuit mon Beretta sommeille et rêve, certainement à ce qui l’attend.

Mes nuits sont plus tranquilles depuis, même si elles demeurent trop courtes à mon goût. J’aimerais hiberner comme les animaux, ce serait toujours ça de moins à vivre.

Posséder une arme vous rend consciemment ou inconsciemment plus fort, étrange phénomène de la force matérielle.

Je ne me sens pas folle pourtant, pas plus que ça. J’ai peut-être trop de conscience professionnelle, je m’accroche alors que d’autres lâcheraient l’affaire.

Si je n’avais pas accepté ce remplacement je n’en serais pas là.

J’ai essayé pourtant de rester zen : d’abord les ridicules gélules aux plantes (qui m’ont rendue momentanément plus insomniaque), puis j’ai fait du yoga, bien appliquée, le cœur et l’âme à l’ouvrage.

Rien à faire. Rien n’y fait. Même les cours de boxe thaï. A la limite, la musique atténue momentanément la boule, mais ça ne suffit pas.

Sinon, je ne serais pas dans mon lit à sourire de satisfaction parce qu’un flingue dort dans mon tiroir…

3 commentaires:

Unknown a dit…

Yoush,

hé hé hé a new opus!!!

alors pour l'hibernation j'ai un pote qui y arrive ne ce moment!!! il pourrat perhaps t'aider!!!

ça a l'air pas mal du tout!!!

Bizouilles

Lislandais a dit…

La suite, la suite...

Clémence a dit…

... dans quelques jours, patience...